1 février 2015

Et le chat ronronne.


Et fumer assise sur les marches jusqu'à ce que ton voisin rentre et fumer assise sur les marches jusqu'à ce que tu rentre et m'inquiéter quand tu es en retard et m'émerveiller quand tu es en avance te donner des tournesols et aller à la fête et y danser à en devenir bleu et me trouver désolé quand je suis dans mon tort et heureux quand tu me pardonnes et regarder tes photos et désirer t'avoir toujours connue et entendre ta voix dans mon oreille et sentir ta peau contre ma peau et avoir peur de tes colères quand tu te retrouve avec un oeil tout rouge et l'autre bien bleu les cheveux du côté gauche et ton visage qui prend un air oriental et te dire que tu es splendide et te serrer contre moi quand tu es anxieux et t'étreindre quand tu as mal et te vouloir rien qu'à sentir ton odeur et te blesser quand je te touche et gémir quand je suis à tes côtés et gémir quand je ne le suis pas et bavoter sur ta poitrine et te recouvrir dans la nuit et avoir froid quand tu tire la couverture et avoir chaud quand tu ne le fait pas et m'attendrir quand tu souries et fondre quand tu ris et ne pas comprendre pourquoi tu pense que je te rejette quand je ne te rejette pas et me demander comment tu peux bien penser que ça pourrais un jour arriver et me demander qui tu es mais t'accepter de toutes façons et me demander à quel moment je me suis perdue en toi et geindre quand tu ne caresse pas mes cheveux et supplier que tu me protège et frapper le mur rien que pour que tu m'empêche et te parler de la fille arbre et ange à la fois de la forêt enchantée qui a traversé l'océan parce qu'elle t'aimait et te raconter pleins d'histoires dans le noir et essayer de t'apprivoiser et échouer et t'écrire des poèmes et me demander pourquoi tu ne me crois pas et éprouver un sentiment si profond que je ne trouve pas de mots pour l'exprimer et avoir l'idée de t'acheter un chaton et j'en serais jalouse parce que tu t'occuperais plus de lui que de moi et te garder au lit quand tu dois t'en aller et pleurer comme un bébé quand tu finis par le faire et me débarrasser des cafards même si ça me répugne et t'acheter des cadeaux que tu ne veux pas et que je remballe comme d'habitude et te demander en mariage pour que tu me dise non comme d'habitude et que je recommence malgré tout parce que si tu pense que je ne le souhaite pas pour de bon c'est exactement ce que je veux depuis ma toute première demande et errer dans la ville en trouvant que sans toi elle est vide et vouloir ce que tu veux et me dire que je me perds mais tout en sachant qu'avec toi je suis en sûreté et te raconter ce que j'ai de pire et te donner ce que j'ai de mieux parce que tu ne mérite pas moins et répondre à tes questions quand j'aimerais autant pas et te dire la vérité quand je n'y tient vraiment pas et chercher à être honnête parce que je sais que tu préfère et me dire tout est finis mais tenir encore dix petites minutes avant que tu ne me sorte de ta vie et oublier qui je suis et me rapprocher de toi parce que c'est beau d'apprendre à te connaître et ça mérite bien un effort et m'adresser à toi dans un mauvais allemand et en hébreu c'est encore pire et faire l'amour avec toi à trois heures du matin et peu importe comment mais communiquer un peu de l'irrésistible immortel invincible inconditionnel intégralement réel pluri-émotionnel multi spirituel tout-fidèle éternel amour que j'ai pour toi.

Toutes les chansons de Fauve me font du bien dans mon bain.

Aujourd'hui ça va mal.
C'est pas quelque chose qui est arrivé d'un coup. ça s'est insinué et finalement ça a pris lentement toute la place dans ma tronche. Je sais pas si je suis le problème. Je me plains tout le temps. En ce moment j'ai tout laissé tomber, ok je sais ou je serais dans un an et ça me plaît. Mais en attendant je ne fait rien. Je n'ai plus l'énergie de palier l'ennui. Je sais pas si je l'ai vraiment eu. Quand j'ai du temps je gratte pas ma guitare, mais je trouve le moyen de me lamenter sur mon niveau inexistant de l'instrument. Je suis toujours comme ça. J'ai trop de temps, mais je sais que l'année prochaine je vais pleurer de fatigue parce que je passerait mon temps à bosser.

Je m'inquiète.
Je m'inquiète, je me regarde de loin et je m'inquiète. Je me trouve pâle, je trouve que je force un peu trop le rire. J'me fait penser à tout les personnages féminin des chansons de FAUVE, celles qui vont tout le temps mal et qui se font avoir par tout les abrutis qu'elles croisent. Je me fais penser à ces filles qui rêvent du prince charmant en regardant leur émission débile. Je me fais penser à cette fille qui s'était promis de devenir forte et de marcher quoi qu'il arrive.

Je me fait des trous dans le cerveau à force de trainer sur le net. Je râle de mon corps que j'avais difficilement accepter. Je râle mais je bouge pas, parce que chaque effort me fait cracher les poumons que j'ai abimé avec le tabac. Je me fait l'effet d'une vieille personne qui a tout laisser tomber et qui attends que chaque jour s'écoule. Je me pose des questions à la con, à quoi ça sert de vivre si j'apprends rien, à quoi ça sert tout ça.

Je tient mon frère en pleurs contre moi, parce que son père est défaillant. Et je me souviens de ma propre expérience avec le paternel. Mes propres sanglots et ma peur et mon incompréhension et ma colère. Et tout ça qui faisait que j'avais pas choisis.
Je me souviens que j'ai tenue ma mère aussi. Je lui devais bien ça.
Et j'ai tenue tant d'amies, les cocues inconsolables, les coeurs d'artichauts déchirés, les filles perdues.
Et je l'ai tenu et il pleurait pour cette nana. Et c'était dur. Parce que moi aussi j'ai pleurer. Et qu'à chaque fois je me heurtait à son silence, à son incapacité à me donner ce que j'attendais.
Je pleurais seule, je me calmais seule. Parce qu'il sait pas faire.
Et ça continue encore et encore et je sais pas pourquoi je me bute.
Quand on me demande je répond que je l'aime.
Et c'est ça. J'en suis foutrement amoureuse de ce gars. Et ça faisait tellement longtemps, si longtemps que je croyais que ça m'arriverais plus parce que j'étais devenue cynique.
Et là j'ai envie d'y croire, j'ai envie qu'il me prenne la main et qu'il me lâche pas.
Parce que tu sais, c'est encore plus dur de se reconstruire. J'ai pas les couilles. Parce que j'ai pas envie qu'il parte faire sa vie, j'ai pas envie de me morfondre et de me relever.
J'ai pas la force de leurs dire que j'arrive simplement pas parce que je crève de peur rien que d'imaginer ça.
Mais quand j'imagine cette nana, quand je sais tout le mal qu'il lui a fait contre le bien que je lui propose. Et savoir qu'il reste silencieux. Et savoir que je vais encore devoir refaire tout ça. Je sais pas. Mais j'y arrive pas.
Je pensais vraiment que ça irait.

Je sanglote, je m'enlaidis. Je cauchemarde une nuit sur deux, j'ai peur de dormir seule. J'ai des poches sous les yeux, la pupille dilaté, les lèvres gercés. J'ai laisser mon corps à l'abandon.
J'ai cachée les bleus sur mes mains avec du fond de teint, y a encore la marque de mes dents, quand j'ai mordu la chair pour ne pas crier. J'ai déconner, je savais que j'allais franchir la limite. J'ai laisser sortir la furie.
J'ai taper le bois et mes phalanges sont devenues toutes bleu et je vais devoir me souvenir de cet état.
ça a fait le craquement pas sympa des os qui ne devaient pas rencontrer cette surface.

Je sais que j'arrive un peu à ma limite, mon corps réclame du repos, ma bouche et mon cerveau en peuvent plus de parler de la même chose toutes les nuits et de se heurter à la violence de son silence.
Mon cerveau dégouline, je vomis tout parce que j'arrive plus à contenir quoi que ce soit. Pourquoi je peux pas être protégée comme ça moi ?

Je laisse ma tête se noyer dans l'eau rose de mon bain. Je veux plus penser, plus attendre.
J'ai envie qu'elle vois à quel point je la méprise, à quel point je vais devenir violente.
J'veux juste qu'elle disparaisse, ça a bien marcher pendant deux jours. J'étais tellement bien. J'avais la tête pleine de meubles et d'envies.
Et maintenant je deviens cette connasse jalouse et colérique, qui hurle des méchanceté à la gueule des gens pour le plaisir de sentir un fossé se creuser entre eux.
Je veux me blottir dans des bras, je veux qu'on me choisisse, qu'on fasse tout pour ne plus jamais me voir dans cet état. J'veux qu'on rêve avec moi, j'veux qu'on se sacrifie un peu, comme j'me suis sacrifiée parfois.

Pardon. Pardon. Pardon.
Pardon.
Pardon...
Je veux pas être comme ça, je veux juste une cuisine ou fumer une cigarette, faire des plans avec ce mec. Parce que je l'aime et que j'ai déjà trop donner pour laisser tomber. Et que j'ai envie de m'obstiner parce que égoïstement je veux qu'il ne voit que moi. Je veux m'éclater dans mes études et devenir, ou redevenir curieuse. Je me suis perdue en chemin. Il faut que je m'apprivoise maintenant.
Il faut que je discute un peu avec moi même.
Il faut qu'on me caresse les cheveux, il faut qu'on me parle dans le noir, il faut qu'on me cours après, il faut que j'écoute mes vinyles en regardant le plastique tourner, il faut que je fume encore mais que j'arrête, il faut que je lise dans ses yeux que c'est bon, j'suis en sécurité, j'ai plus à me reconstruire parce qu'il est là pour me donner les briques, il faut que je voyage, il faut que je revoie mes amies, il faut que je boive trop parce que j'ai besoin de me faire un peu mal.

Il faut que j'oublie cette boîte de médicament qui fait peur et que je continue à être assez solide pour pas avoir besoin d'eux.