10 septembre 2013

Pourquoi tu ne sortira plus avec un étranger


Ma fille,
Tu es parti en voyage, c'était cool. Tu as rencontré des gens foooormidables, tu as fait la fête tous les soirs (d'ailleurs, pendant deux jours, tu as eu l'impression d'être sous l'influence de l'alcool non stop, la cuve n'existe pas pour les fêtards)
Bref,
Il était clair qu'au bout d'un moment dans ton voyage tu le rencontrerais.
Lui, le mec qui te fait pétiller les yeux et dont tu ne peut pas décrocher le regard. Le mec qui te fait crier mentalement "CHALLENGE ACCEPTED", oui oui, tu sais de quoi je parle. Le mec que tu ramènerais bien comme souvenir de voyage.
La plupart du temps il est plutôt mignon, baragouine vaguement ta langue (ce qui te décroche des gloussements fort sexy) et est clairement intéressé par toi.
Mais ce serais trop facile, donc vous vous tournez autour quand vous vous voyez, tu en parle à ta/ton pote non stop et tu ne rêve que de le croiser le matin, l’après-midi et le soir.
Tu commences même à faire une liste de tous les prénoms étrangers que tu donnerais à vos futurs bambins.

Nous l'avons compris, ce qui doit arriver, arrive forcément :

Vos gentils amis trouvent le moyens de vous faire dormir dans le même lit et ensuite, démerdez vous. Là, deux solutions très simples s'offre à toi :

1) Tu couche avec, ni une ni deux. Tu oublies le cliché de la française facile en te disant que tu ne le reverras jamais, qu'il est à toi pour une nuit, que tu prends l'avion le lendemain. Tu essaye d'oubliée qu'il embrasse pas comme un dieu mais vue son corps, sa tête et son accent (et comme tu es en manque avouons-le) tu décide de passer la nuit avec ton bel étranger sans être sage.

2) Tu ne couche pas avec, parce que tu ne veux pas nourrir ce cliché de la français facile, que tu veux l'épouser, sortir avec et surtout, le rapatrier dans ton pays et lui faire comprendre que tu es la femme de sa vie (Haaaa, la jeunesse).

Donc, soit vous avez pris la première option, qui est la plus judicieuse... (Et la plus marrante)
Soit vous avez pris la deuxième et vous êtes clairement dans la merde (je ne mâche pas mes mots ma petite dame !).
Parce que vous venez  d'avoir l'idée LA PLUS STUPIDE AU MONDE.
Car oui, sortir avec quelqu'un qui n'habite pas la même ville que vous c'est, en soi, une pure connerie... Mais "sortir" (oui quand tu ne peut pas profiter du corps de l'autre, tu ne sors pas avec, désolé) avec un mec qui n'habite simplement pas le même PAYS voir le même CONTINENT que toi c'est juste vouloir se faire du mal. Et/ou assumer complétement son cerveau calcinée.

Alors au début ça marche, il passe à la nuit à t'embrasser, voue un culte à ton sourire, ta beauté, ton humour. Te promet qu'il t’attendra, qu'il peut bien tenir 6 mois sans te voir, qu'il veut être ton petit ami. Bref, tu passe une nuit bien guimauve remplie de câlin et de bisous pour satisfaire la fille fragile, naïve et greluche qui est en toi (en assommant dans un coin de ta tête celle qui est frustrée sexuellement).
Le lendemain, il te raccompagne bien sur à l'aéroport/la gare main dans la main et tu peut enfin vivre une scène d'adieu inoubliable avec baiser au milieu de la gare/ l'aéroport.

Et là, commence la phase que tu ne veux pas vivre.

Au début ça va, facebook et Skype aidant, vous vous parlez tout le temps. Au début de ce que vous avez vécu :

      "c'était une nuit inoubliable"
         "Je pense tout le temps à toi"
            "J'aimerai prendre le premier avion pour te rejoindre"

Ect, Ect, Ect...

Et ensuite de vos passions :

"J'adore la guitare"
    "J'adore le punk métal"
       "J'adore manger"
           "J'adore la guitare"
                "J'adore le punk me(...)


Sauf qu'au bout d'un moment tu va apprendre à le connaitre.
Merde, il parle tout le temps de guitare mais je m'en fou. Merde, il est catholique, je suis athée. Merde, ça fait deux semaines qu'on est ensemble et il veut déjà vivre avec moi. Merde, il se trouve que sous son enveloppe de beau gosse, l'homme n'est en fait pas si intéressant que ça et comme on peut pas profiter de l'enveloppe il reste pas grand chose...
MERDE
, il faut que je l'évite, que je le quitte, que je fasse quelqu'un chose parce que je ne veux surtout pas quitter mon épisode de Grey's anatomy pour faire un Skype avec lui.

Tragédie, tu te rend compte que non, ça ne tiendra pas. Il ne t'intéresse pas, il demande de l'attention, il faut lui parler régulièrement mais comme vous n'avez rien à dire, c'est silencieux... et comme 2000 km vous séparent (et accessoirement un écran d'ordinateur aussi) vous ne pouvez pas combler le silence par du tripotage/bisoutage. Comment faire ?

Parce que la jeune greluche qui est en toi as laissée place à celle en manque...
Et la fille en manque qui est en toi vois PLEINS de mecs autours d'elle qui pourrais la satisfaire.

Bref,
Il faut se sortir de ce pétrin donc, le larguer.
Par mail.
La classe.
Vraiment à ce stade de l'histoire, j'admire à quel point cette situation est minable.


Tu appelle ta meilleur amie, demande conseil à ton ex (Continue à creuser ta tombe). Parce qu'une question te taraude : comment je fait ?

Hé oui, on veux pas lui briser le cœur, on veux pas se faire détester
(Au fond de toi c'est surtout parce que tu espère te le taper la prochaine fois que tu le verra).
Tu écrit donc ton mail de rupture, t'es une femme, une vrai. Très bravement tu lui dit que le problème c'est toi, que ça va pas bien en ce moment qu'il est trop loin.
BLA BLA BLA
Surtout ne pas précisé que le jolie rouquin croisé dans le bus ce matin à l'air beaucoup plus intéressant et accessible.

Tu va donc vivre une expérience redoutable (en plus de tout ce que tu as vécu jusqu'ici) :

Le mec s'en fou.

Il s'en contrebalance.

En fait, IL te largue.

Il te répond qu'effectivement, il y pensais aussi, parce que comme tu lui parlait plus et que t'était plus sur skype ça ne change rien. Que vous avez des avis trop divergeant, que ça pouvais pas coller.

Incompréhension.

Tu essaye de reprendre le dessus en balançant des "tant mieux, peut être dans le futur qui sait ?" (parce que tu l'avoue pas mais ça te brise quand même les ovaires de laisser partir un tel beau gosse sans l'avoir goûter. Surtout quand le dit beau gosse te dit clairement que, célibataire ou avec toi, ça ne change pas vraiment sa vie.)

Attention, ne fait JAMAIS CA !

Parce qu'il te répondra :

"Je ne pense pas, tu es trop différente des filles d'ici."
Point à la ligne tu es maintenant morte et enterrée
RIP.


Récapitulons :
Cet homme était classé dans les "ATTENTION chieur qui te demande en mariage au bout d'une semaine".
Cet homme était à toi.
Cet homme n'est plus à toi.
Cet homme viens de te laisser partir sans crier/pleurer/chouiner/demander pourquoi/dire non.
Cet homme te laisse partir avec une indifférence à faire fondre un iceberg.
Cet homme ne s'accroche pas à toi.
Cet homme n'en avait en fait rien à foutre.
Tu n'es pas la femme de sa vie (si si).

C'est dur, je sais.

Surtout pour l'estime de soi...

"Ha... on se quitte comme ça... On reste amis hein ? Tu peut me parler quand tu veux... sache quand même que tout ce que j'ai dit je le pensais vraiment... tu me plaisait beaucoup... enfin bon si t'es pas triste c'est bien... Ha mais je suis pas triste... non non ça va..." (oui parce que c'est TON initiative mais il retourne tellement la situation qu'il finit par te demander si tu tient le coup, COMBLE !)

Hé oui, après coup, comme le mâle ne s'est pas effondré, c'est toi qui t’effondre.

Donc, ma fille, ne sors JAMAIS avec un étranger rencontré lors d'un voyage.
D'abord parce que ça finira comme ça.
Et ensuite parce que tu sera frustré au plus profond de ton être.
La prochaine fois, passe une bonne nuit torride avec, pars le ventre léger en lui disant "je t'envoie peut être un mail"
Clair, net, précis.
Tu cherchera un copain dans ta ville, tu verra ce sera beaucoup plus marrant.

Comment j'ai commencé un blog


Une envie de parler, de m'indigner, d'avouer des choses aussi.
J'y pensais de plus en plus souvent, à écrire.
Mais j'ai jamais réussi à tenir un journal intime parce que :

1. Quand je le fait je m'auto insulte à la vue de ce que j'écris* (Cher journal, les sanglots longs de mon cœur monotone blesse mon cerveau malade, Bryan as tourné la tête 4 fois vers moi aujourd’hui, je me meurs d’amour…) laissez moi mourir...
2. Si ma maison brûle demain, je perdrais tout mes écrits (Phobie n°1)
3. Je me suis dit "pourquoi pas raconter à des gens ?"

sauf que raconter aux gens, c'est avoir quelqu'un en face, se forcer à sortir des sons, des mots, des phrases.
Alors je ne l'ai jamais fait...

Jusqu'à ça : http://lafillehorizontale.blogspot.fr/

J'ai mangé tout les articles en un après midi, ensuite j'ai bu un thé.
J'avais séché le matin même pour aller manifester, je me sentais bizarre. Je trouvais cette femme formidable, parce qu'elle disait tout sans tabou, sans que ce soit dérangeant.
J'ai rêvé.
Je me suis dit "C'est super de faire ça", je trouve ça courageux.

Alors moi aussi, j'ai eu envie de faire partager des brides de vie, de MA vie.
Pour vider mon sac, pour dire ce que je pense.
Je ne sais pas ou ça va mener, je ne sais même pas si j'aurai le courage de raconter mes expériences...
Mais on peut tenter non ?


* Je m'auto insulte vraiment, c'est rigolo à voir ça donne un truc comme ça :
"Dis-moi, tu te trouve pas un peu stupide de marquer des trucs aussi ridicules sur des feuilles en papier ? Tu veux pas plutôt bouger un peu plus ton ..."
Moi, quand je me relis, ça me fait rire...