12 juillet 2014

Le triste bilan


J’avais plus autant le besoin et le temps d’écrire. J’ai des périodes de vide ou rien ne vient, rien ne m’atteint. Je ne m’ennuie pas, je ne m’amuse pas, je ne m’énerve pas.
Puis d’un coup, je me sens lassé, triste et épuisé. Pour un oui, un non, un rien. Voir même un silence. C’est dur d’être confronté à un autre mode de vie, une autre façon de penser.
                                                 J’hais les hédonistes.
J’essaye de prendre ce qui vient comme ça vient et d’en profiter. Mais papillonner, ça me sécurise pas. J’ai besoin d’être dans un contexte stable. J’arrive pas à ne pas espérer plus, je tente de m’empêcher de penser à tout ce que je regretterais si je me prenais un bus dans la tronche demain. Parce que, bien que je sois encore jeune et que l’annonce de mon décès est encore quelque chose de flou, lointain, je pense toujours aux choses qui pourrais m’arriver. Donc non, je ne veux pas de coups d’un soir, je ne veux pas « ne pas m’attacher », je ne veux pas d’une rencontre brève au détour d’un chemin.
J’ai du mal à faire confiance, je le conçois. Et c’est ça, justement. J’aimerais pouvoir faire confiance, me sentir vivante et normale, être curieuse, apprendre des choses.

Choisir, c'est renoncer

J'ai jamais compris l'utilité de demander à un gamin à peine sortie de l'enfance ce qu'il voulais faire plus tard.
C'est abstrait "plus tard", c'est loin, c'est vague.
Je trouve ça stérile, décidé, en quelques mois, d'une spécialité qui débouchera sur tel ou tel métier.
C'est dur l'amour, ça déchire.
C'est dur de vivre, c'est une maladie incurable.

Le bruit silencieux du déchirement intérieur.

Un choix.
On as toujours le choix.
Pour moi, les déchirements et les ruptures étaient toujours bruyants et retentissants. Je pensais qu'on ne pouvais pas dire au revoir dans le silence et le calme. Que chaque cri était un point de plus dans la cassure.
Erreur colossale.
La violence n'est pas toujours physique, ou impressionnante. Je n'arrive toujours pas à me décider, le silence est-il beaucoup plus abrutissant que le bruit ?
L'incapacité de pleurer, crier, parler parce qu'on est figé à cause du calme ambiant. Pourquoi ? Comment ? Avoir envie de revenir sur sa décision parce que justement, on as tout le temps de contempler la souffrance de l'autre, ses gestes, sa respiration. Dans la violence et la cohue, on ne peut pas bien percuter que le corps en face nous est définitivement fermé. On ne sais plus si on peux toucher, sourire, parler.
Vivre en quelques jours, la dureté et la froideur d'années et d'années.
Se remettre en question, penser qu'au final, non c'était pas le bon choix.
Quelques minutes avant, la situation était toute autre. Il suffit d'une seconde pour s'interdire un accès, l'accès qui était peut-être le bon.
Tu veux ce que tu n'as pas, tu ne veux plus ce que tu as. La situation passe toujours de l'un à l'autre dans ta tête.
Faire trop chauffer sa matière grise, être seule face à soi-même et discuter.
Se confronter à sa conscience, à ses désirs, à ses peurs.
Qu'est ce qui cloche chez moi ? Chez nous ? Chez l'autre ?
Peut-on décemment prendre de "bonnes" décisions quand il s'agit des autres ?
Vouloir le bonheur des autres, en oubliant le sien.
Et une fois que son bonheur est à portée, se dire que finalement, peut-être, après réflexion...
Et si j'avais fais une connerie ?