6 octobre 2014

pierogi z serem

J'ai besoin de repartir.
Le problème quand tu tombe amoureuse d'un pays qui est pas le tient, c'est la distance. C'est une histoire d'amour qui tient que par la seule volonté de la mémoire. C'est comme si j'aimais une femme.
C'est les odeurs que j'ai envie de retrouver, les recettes que j'ai envie de faire, mais y a pas du monde au portillons pour faire des recettes de cuisine polonaise. Alors on trouve un nombre incalculable de bouquins pour faire des hamburgers américano, mais aucun pour nous apprendre l'art de la zupa.
Putain, les soupes, les raviolis, le fromage de Zakopane, la langue incompréhensible, la vodka noisette. Et puis les gens aussi, et le grouillement de Cracovie. Les légendes de Wawel, le pont au cadenas, le cartier juif et ses colliers de madeleine. Toute l'histoire sombre qui pèse sur chaque pavé et toute la jeunesse qui rend léger l'air.
J'adorerais apprendre à parler la langue, seule c'est très dur et j'ai pas beaucoup de motivation.
Et même si j'adorerais voyager autre part, beaucoup et encore, la Pologne c'est gravé.
L'incertitude de la vie fait qu'à chaque fin de voyage, je me demande si je reverrais ces rues que je reconnais, que je visualise très bien. Si je déambulerais encore sur la grande place, si j'entendrais encore la trompette aux heures piles, si je prendrais encore le vieux tramway qui grince.



                                                   J'ai tellement besoin de me dépayser...